Paroles de monsieur le maire de Mennecy: « Être pour ou contre c’est la liberté de chacun et notamment des gens qui peuvent être directement concernés, ce qui est difficilement le cas de notre commune concernant un projet qui est situé à un kilomètre et demi des premières maisons de la ville. On a donc une certaine inodorité si vous me permettez ce néologisme. »
Ne pas prendre en compte les odeurs de l’épandage est une grave erreur. Les champs des agriculteurs longent les maisons des menneçois et nous savons par expérience que ces épandages peuvent être porteurs d’odeurs nauséabondes.
L’usine de méthanisation d’Escrennes, près de Pithiviers est inaugurée en novembre 2018. Est présent le ministre de la transition écologique, François de Rugy. Une usine « zéro odeur » est alors promise aux habitants. Moins d’un an plus tard, c’est un constat d’échec qui est dressé par les habitants. Jean-Marie Desgrolard habite à 800 mètres de l’usine, et sent parfois de fortes odeurs chez lui. « Il peut arriver que je ne puisse pas sortir dans mon jardin, en fonction de la direction du vent, dénonce-t-il. A un moment donné, on n’en peut plus. Et tout cela est accompagné d’une certaine indifférence, _aucune solution n’est proposée pour pallier cette situation. » Il cible notamment des camions qui arrivent non-bâchés à l’usine, alors que les règlements l’imposent. Mais les soucis peuvent également être médicaux. Dans leur domicile, situés à une cinquantaine de mètres seulement de l’usine, Stevo et Vera Cestic souffrent. « J’ai les yeux qui pleurent, le nez qui coule, la gorge qui me fait mal et qui pique, souffle Vera. Cette usine a détruit ma vie. » Son mari détaille : « Je ne peux pas faire une grillade dans le jardin, on ne peut pas inviter des amis, et ça attire un nombre de mouches incroyable. »
Paroles de monsieur le maire: « Sur ce qu’on me dit c’est une moyenne de trois camions par jour, ce qui sur une départementale qui compte plus de dix mille véhicules par jour est assez proche des contraintes de ce que j’ai pu entendre ou lire ici et ailleurs. »
France Nature Environnement nous conseille d’avertir Chevannes qui sera traversée par des camions de disgestats en direction d’Auvernaux.
Paroles de monsieur le maire: « … c’est une unité de méthanisation qui est grosso modo sur des tailles identiques à toutes celles qui ont été développées dans les Yvelines, En Essonne ou en Seine Et Marne sur ces dernières années. »
Dans les statuts de la société Biogaz Val d’Essonne, qui a déposé la demande de permis qui de construire et la demande d’enregistrement d’un méthaniseur, il n’y a qu’un seul associé, une personne physique, qui a apporté l’intégralité du capital microscopique de cette société: 2000€.
Pour comparaison, le méthaniseur qui sera construit à Boutigny sur Essonne, a un capital de 200.000€, apporté par 7 actionnaires dont 3 exploitations agricoles. Il fonctionnera avec 95% des intrants fournis par ces 3 exploitations agricoles. Et sa capacité sera 3 fois plus petite que celle à Fontenay le Vicomte.
Paroles de monsieur le maire: « Le plan d’épandage fait partie du dossier qui est déposé en préfecture par les porteurs du projet, les agriculteurs. En l’espèce, l’intégralité des digestats sont prévus d’être déployés, me semble-t-il sur leurs propres parcelles, et il s’agit d’intrants naturels venant diminuer les intrants chimiques qui sont épandus autrement. »
Pour l’instant, on peut penser que ces 2 agriculteurs ne pourront pas fournir suffisamment de résidus de leurs exploitations. Ils pourraient dédier leurs cultures au méthaniseur en cultivant par exemple du maïs, du colza, … Ce recours à des cultures énergétiques dédiées est une aberration car la production d’énergie nuit à la production alimentaire. Cette non-solution n’est qu’une variable d’ajustement puisque saisonnière. On peut donc justement penser qu’un intervenant extérieur (ou plusieurs) apportera d’autres déchets. Cela peut être des déchets agricoles en s’associant avec d’autres agriculteurs mais cela devrait être déjà prévu et communiqué afin d’éviter une désapprobation citoyenne. Les déchets collectés auprès des ménages ou des entreprises peuvent aussi servir d’ajustement mais ces déchets, que l’on appelle abusivement « biodéchets », sont polluants pour nos terres et nos nappes…
Paroles de monsieur le maire: « La région ne finance pas ce projet. Il est financé sur sa part travaux à hauteur d’un million d’euros par l’ADEME qui comme chacun sait est une agence d’État qui a en charge la transition écologique, la transition énergétique sous toutes ses formes, et donc on peut imaginer que si l’ADEME a pré validé un projet à hauteur d’un million d’euros, on est tout sauf sur un projet écocide ou sur un projet dangereux ou un projet irresponsable. L’ADEME est l’organisme, dans ce pays, de référence énergétique. »
L’ADEME est un organisme d’État et à ce titre soutient des projets comme celui des Escrennes inauguré par le ministre. La Région a un programme qui soutient ce type d’unité de méthanisation. Il est possible qu’elle ne le soutienne pas même si c’est étonnant. A surveiller.
Paroles de monsieur le maire: « Là encore, il revient au porteur de projet de communiquer, je pense qu’ils seront amenés à le faire. »
En 2019, la législation a été modifiée afin que les consultations publiques ne soient plus obligatoires au-dessus de 50 tonnes par jour mais à partir de 100 tonnes. Ce projet n’est donc plus concerné par une consultation publique.
Paroles de monsieur le maire: « Dernière chose, sur les deux exploitants agricoles qui portent ce projet, puisque nous sommes sur des exploitants, ce ne sont pas des entreprises, ce n’est pas des industriels qui portent ce projet, l’un des deux habite à deux cents ou trois cents mètres du site du méthaniseur, entre le méthaniseur et les maisons de Fontenay. Donc, sauf à penser qu’on soit sur quelqu’un qui a eu un COVID long et qui ne se soit jamais remis d’une perte d’odorat totale ou à penser qu’on soit sur quelqu’un qui soit absolument suicidaire et qui rêve de voir sa maison rasée dans le cadre d’une explosion du type AZF, on peut imaginer que la personne exploitant le méthaniseur tienne à la sécurité de sa famille et que comme dans 99% des cas de méthanisation, l’exploitant est le premier à avoir intérêt à ce que les choses se passent bien. »
Arguments faciles, en devenant producteur de gaz, les agriculteurs bénéficient d’un revenu complémentaire important. Ils espèrent aussi réaliser d’importantes économies en utilisant moins d’engrais chimiques coûteux. C’est un changement de métier. On leur promet beaucoup …
Conclusion :
Le projet d’unité de méthanisation pose beaucoup de problèmes. Les risques sont importants pour la population de Fontenay Le Vicomte, de Mennecy, de Chevannes, de Ballancourt et d’Auvernaux ? Par précaution, ce type d’installation ne devrait jamais être installées à proximité des habitations tout comme l’épandage des digestats qui devrait être éloigné des habitants.
Le maire de Mennecy défend ce projet sur Facebook comme en conseil municipal sans en maîtriser le dossier comme il le dit lui-même. C’est inquiétant. Comme lui, la CCVE ne réagit pas et ne défend pas la population.
On ne peut pas soutenir ce projet sans transparence totale du dossier, les risques sont trop importants pour la population :
- mauvaises odeurs
- flux des camions
- pollution
- désagrément d’ordre sanitaire : toux, yeux qui piquent, …
- dévalorisation des biens immobiliers
- ….
En tant qu’écologiste, je soutiens et souhaite favoriser, dans une logique territoriale durable, le développement de la méthanisation, pour créer du biogaz ou de l’électricité.
Il est cependant essentiel d’accompagner cette dynamique pour éviter les effets pervers d’une “méthanisation intensive”, qui ne relève que d’opportunités économiques éphémères et électorales (on fait du vert) et ne s’inscrit pas dans une logique sincère d’économie circulaire. Oui à de petites structures agricoles éloignées des habitations, non à la méthanisation de déchets autres que naturels.
Politiques de la région en matière de méthanisation:
Rapport n°CR 2019057 : Plan méthanisation pour relever le défi du biogaz en Île-de-France